Réfléchir :

Chapitre I,1 (pp. 33-40I,2 (pp. 40-47) I,3 (pp. 48-58)
Chapitre II,1 (pp.58-64) II,2 (pp.64-68)
Chapitre III,1 (pp.68-74) III,2 (pp. 74-81) III,3 (pp. 81-87)
Chapitre IV,1
 (pp 87-93IV,2 (pp. 93-99) IV,3 (pp.100-105)
Chapitre V,1
(pp. 106-111V,2 (pp. 112-118) V,3 (pp. 118-124)
Chapitre VI,1 (pp. 124-130) VI,2 (pp. 131-137) VI,3 (pp. 138-142)
Chapitre VII,1 (pp. 142-147) VII,2 (pp. 147-153) VII,3 (pp. 153-160)
Chapitre VIII,1
(pp. 160-166) VIII,2 (pp. 166-171) VIII,3 (pp. 171-176)
Chapitre IX,1
(pp. 177-182) IX,2 (pp. 182-187) IX,3 (pp. 187-193)


Chapitre I, 1ère partie :
    Analyse  
       
pp. 33 et 34 
« Zut » et « Cristi ».
       
p.34 
Le père Roland saisit la manne entre ses genoux, la pencha, fit couler jusqu'au bord le flot d'argent des bêtes pour voir celles du fond, et leur palpitation d'agonie s'accentua, et l'odeur forte de leur corps, une saine puanteur de marée, monta du ventre plein de la corbeille.
    Le vieux pêcheur la huma vivement, comme on sent des roses, et déclara :
       
pp. 34-35 / 36 / 37 / 38 / 43 
Description physique et morale des deux frères.
       
pp. 33-35 / 42 
Description physique et morale du père.
       
pp. 36 
Jean, aussi blond que son frère était noir, aussi calme que son frère était emporté, aussi doux que son frère était rancunier, avait fait tranquillement son droit et venait d'obtenir son diplôme de licencié en même temps que Pierre obtenait celui de docteur.
       
pp. 37 / 41-42 
Description physique et morale de la mère.
       
pp. 33-35 / 38 
Description physique et morale de la jeune veuve.
       
p. 40 
Sur la mer plate, tendue comme une étoffe bleue, immense, luisante, aux reflets d'or et de feu, s'élevait là-bas, dans la direction indiquée, un nuage noirâtre sur le ciel rose. Et on apercevait, au-dessous, le navire qui semblait tout petit de si loin. (p.40)
       
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Chapitre I, 2ème partie :
   
p. 42 
Depuis le départ elle s'abandonnait tout entière, tout son esprit et toute sa chair, à ce doux glissement sur l'eau. Elle ne pensait point, elle ne vagabondait ni dans les souvenirs ni dans les espérances, il lui semblait que son coeur flottait comme son corps sur quelque chose de moelleux, de fluide, de délicieux, qui la berçait et l'engourdissait.
   
pp. 44 / 45 
et ses deux tambours jaunes, ronds comme des joues, (p.44)
Et on voyait d'autres navires, coiffés aussi de fumée, accourant de tous les points de l'horizon vers la jetée courte et blanche qui les avalait comme une bouche, l'un après l'autre. Et les barques de pêche et les grands voiliers aux mâtures légères glissant sur le ciel, traînés par d'imperceptibles remorqueurs, arrivaient tous, vite ou lentement, vers cet ogre dévorant, qui, de temps en temps, semblait repu, et rejetait vers la pleine mer une autre flotte de paquebots, de bricks, de goélettes, de trois-mâts chargés de ramures emmêlées. Les steamers hâtifs s'enfuyaient à droite, à gauche, sur le ventre plat de l'Océan, tandis que les bâtiments à voile, abandonnés par les mouches qui les avaient halés, demeuraient immobiles, tout en s'habillant de la grande hune au petit perroquet, de toile blanche ou de toile brune qui semblait rouge au soleil couchant. (p.45)
     
    Questions ou réflexions

1. Qu'est-ce qui rapproche ou éloigne les personnages les uns par rapport aux autres ?
2. Comment se manifeste la misogynie de certains personnages dans ce chapitre ?
3. Relevez les passages qui soulignent la compétition, la rivalité entre les deux frères.
4. Comment l'auteur construit-il la structure de son roman ?
5. Contrastez les deux réponses des femmes :  
    « Dieu ! que c'est beau, cette mer ! »
Mme Rosémilly répondit, avec un soupir prolongé, qui n'avait cependant rien de triste :
    « Oui, mais elle fait bien du mal quelquefois. » (p.46)

6. Qui est le narrateur ?

 
    Analyse  
       
p. 46 
« Puis il expliqua la côte en face, là-bas, là-bas, de l'autre côté de l'embouchure de la Seine - vingt kilomètres, cette embouchure - disait-il. Il montra Villerville, Trouville, Houlgate, Luc, Arromanches, la rivière de Caen et les roches du Calvados qui rendent la navigation dangereuse jusqu'à Cherbourg.
    Puis il traita la question des bancs de sable de la Seine, qui se déplacent à chaque marée et mettent en défaut les pilotes de Quillebœuf eux-mêmes, s'ils ne font pas tous les jours le parcours du chenal. Il fit remarquer comment Le Havre séparait la basse de la haute Normandie. En basse Normandie, la côte plate descendait en pâturages, en prairies et en champs jusqu'à la mer. Le rivage de la haute Normandie, au contraire, était droit, une grande falaise, découpée, dentelée, superbe, faisant jusqu'à Dunkerque une immense muraille blanche dont toutes les échancrures cachaient un village ou un port :
    Étretat, Fécamp, Saint-Valéry, Le Tréport, Dieppe, etc. »
       
p. 46 
cet Océan couvert de navires qui couraient comme des bêtes autour de leur tanière ;
       
p. 47 
Les femmes, plus nerveuses, sentent parfois, sans comprendre pourquoi, que le bruit d'une voix inutile est irritant comme une grossièreté.
       
p. 47 
Tous les mâts innombrables, sur une étendue de plusieurs kilomètres de quais, tous les mâts avec les vergues, les flèches, les cordages, donnaient à cette ouverture au milieu de la ville l'aspect d'un grand bois mort. Au-dessus de cette forêt sans feuilles, les goélands tournoyaient, épiant pour s'abattre, comme une pierre qui tombe, tous les débris jetés à l'eau ; et un mousse, qui rattachait une poulie à l'extrémité d'un cacatois, semblait monté là pour chercher des nids.
       
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Chapitre I, 3ème partie :
       
p. 48 
« Bon, voici la veuve qui s'incruste, maintenant. »
       
p. 58 
Mme Roland se remit à songer devant la lampe qui charbonnait.
     
    Questions ou réflexions

1. Mme Rosémilly se mit à rire :
    « Allez, c'est un héritage. (p.49)

- En quoi cette réplique convient-elle au personnage ?
(Retrouvez le mot "instinct" dans le chapitre)
2. Quelle est la réaction des différents personnages à l'annonce de la mort de M. Maréchal ?
3. Quelle est la réaction des différents personnages à l'annonce de l'héritage fait à Jean ?
4. Qu'est-ce que le bonheur ?
5. Qui est le narrateur ?

     
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Chapitre II, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 59  
Il se demanda : « Qu'ai-je donc ce soir ? » Et il se mit à chercher dans son souvenir quelle contrariété avait pu l'atteindre, comme on interroge un malade pour trouver la cause de sa fièvre.
       
p. 59  
mais chez lui la nature première demeurait en dernier lieu la plus forte, et l'homme sensitif dominait toujours l'homme intelligent.
       
p. 60  
Certes, on n'est pas toujours maître de soi, et on subit des émotions spontanées et persistantes, contre lesquelles on lutte en vain.
       
p. 60  
Il se mit à réfléchir profondément à ce problème physiologique de l'impression produite par un fait sur l'être instinctif et créant en lui un courant d'idées et de sensations douloureuses ou joyeuses, contraires à celles que désire, qu'appelle, que juge bonnes et saines l'être pensant, devenu supérieur à lui-même par la culture de son intelligence.
       
pp. 61 / 61-62  
et il aperçut dans une sorte de songe bizarre un grand vaisseau couvert d'hommes en turban, qui montaient dans les cordages avec de larges pantalons.

Sur sa droite, au-dessus de Sainte-Adresse, les deux phares électriques du cap de la Hève, semblables à deux cyclopes monstrueux et jumeaux, jetaient sur la mer leurs longs et puissants regards. Partis des deux foyers voisins, les deux rayons parallèles, pareils aux queues géantes de deux comètes, descendaient, suivant une pente droite et démesurée, du sommet de la côte au fond de l'horizon. Puis sur les deux jetées, deux autres feux, enfants de ces colosses, indiquaient l'entrée du Havre ; et là-bas, de l'autre côté de la Seine, on en voyait d'autres encore, beaucoup d'autres, fixes ou clignotants, à éclats et à éclipses, s'ouvrant et se fermant comme des yeux, les yeux des ports, jaunes, rouges, verts, guettant la mer obscure couverte de navires, les yeux vivants de la terre hospitalière disant, rien que par le mouvement mécanique invariable et régulier de leurs paupières : « C'est moi. Je suis Trouville, je suis Honfleur, je suis la rivière de Pont-Audemer. » Et dominant tous les autres, si haut que, de si loin, on le prenait pour une planète, le phare aérien d'Étouville montrait la route de Rouen, à travers les bancs de sable de l'embouchure du grand fleuve.
    Puis sur l'eau profonde, sur l'eau sans limites, plus sombre que le ciel, on croyait voir, ça et là, des étoiles. Elles tremblotaient dans la brume nocturne, petites, proches ou lointaines, blanches, vertes ou rouges aussi. Presque toutes étaient immobiles, quelques-unes, cependant, semblaient courir ; c'étaient les feux des bâtiments à l'ancre attendant la marée prochaine, ou des bâtiments en marche venant chercher un mouillage.
    Juste à ce moment la lune se leva derrière la ville ; et elle avait l'air du phare énorme et divin allumé dans le firmament pour guider la flotte infinie des vraies étoiles.

Regardez le Cyclope d'Odilon Redon (1914) - mouvement symboliste.

       
p. 63  
Au son de la voix il comprit que Jean n'avait rien regardé ;
       
p. 63  
Songe que ces petits feux, là-bas, arrivent de tous les coins du monde, des pays aux grandes fleurs et aux belles filles pâles ou cuivrées, des pays aux oiseaux-mouches, aux éléphants, aux lions libres, aux rois nègres, de tous les pays qui sont nos contes de fées à nous qui ne croyons plus à la Chatte blanche ni à la Belle au bois dormant. Ce serait rudement chic de pouvoir s'offrir une promenade par là-bas ; mais voilà, il faudrait de l'argent, beaucoup... »
       
p. 63  
« Bah ! il est trop niais, il épousera la petite Rosémilly. »
   
p. 64  
Jean, d'une nature douce et tendre, très ému, balbutiait :
       
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Chapitre II, 2ème partie :
  Analyse
   
pp. 64-65  
Faites le portrait moral et physique de M. Marowsko.
   
p. 67  
Pierre, enfin, presque malgré lui :
   
p. 68  
« Dans ce cas-là on laisse aux deux frères également, je vous dis que ça ne fera pas un bon effet. »
     
    Questions ou réflexions

1. Comment Pierre se sent-il en ce début de chapitre ?
2. Quelle est la vraie nature de Pierre ?
3. content d'avoir compris, de s'être surpris lui-même, d'avoir dévoilé l'autre qui est en nous. (p. 60)
4. Pourquoi Pierre s'intéresse-t-il à M. Marowsko ?
5. Quel intérêt y a-t-il de comparer M. Marowsko à un « perroquet » ?

6. Qui est Marat ? (p. 66)
7. Nous avons vu la mer (l'eau). Que pouvez-vous dire sur elle ? Est-elle plutôt changeante ou constante ? Peut-on toujours se fier à elle ou faut-il plutôt rester sur ses gardes devant elle ?
8. Qui est le narrrateur ?

     
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Chapitre III, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 68 - 72  
Continuez le portrait de Pierre. Qu'est-ce qui provoque ses sautes d'humeur ?
       
p. 73  
Décrivez l'appartement qui retient l'attention de Pierre ?
       
p. 74  
il avait vécu ainsi pourtant, sans souffrir aussi cruellement du vide de l'existence et de son inaction.
Et voilà que, tout à coup, cette vie, supportée jusqu'ici, lui devenait odieuse, intolérable.
       
p. 74  
« Cristi ! si j'avais de l'argent ! »
     
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Chapitre III, 2ème partie :
  Analyse
       
p. 75  
c'est déjà quelque chose de dire « tu »   à une femme, quand on souffre.
    Il se mit à songer aux femmes.
       
p. 75  
Comme il aurait voulu connaître une femme, une vraie femme !
       
p. 75  
Il se sentait maintenant à l'âme un besoin de s'attendrir, d'être embrassé et consolé.
       
p. 77  
Les femmes, se disait-il, doivent nous apparaître dans un rêve ou dans une auréole de luxe qui poétise leur vulgarité.
   
p. 78  
Maintenant il se répétait cette phrase : « Ça n'est pas étonnant qu'il te ressemble si peu. »
   
p. 78  
Et puis comment ces honnêtes gens auraient-ils soupçonné une pareille ignominie ?
   
p. 79  
L'émotion qu'il ressentit à l'idée de ce soupçon jeté sur sa mère fut si violente qu'il s'arrêta et qu'il chercha de l'œil un endroit pour s'asseoir.
     
    Questions ou réflexions

1. À qui Pierre a-t-il besoin de se comparer ? (pp. 69 / 71) Et qui ressort toujours avantagé par la comparaison ?
2. Et la pensée de l'héritage de son frère entra en lui de nouveau, à la façon d'une piqûre de guêpe ; mais il la chassa avec impatience, ne voulant point s'abandonner sur cette pente de jalousie. (p. 74)
3. « Nos besognes ressemblent aux travaux de ces mioches »  , pensait-il. Puis il se demanda si le plus sage dans la vie n'était pas encore d'engendrer deux ou trois de ces petits êtres inutiles et de les regarder grandir avec complaisance et curiosité.
- Comment se terminent les contes de fée en français ? Qu'est-ce que cette phrase traduit alors dans le subconscient d'un francophone ?
4. Quel verbe revient le plus souvent quand il s'agit de montrer la pensée de Pierre ?
5. Qui Pierre va-t-il voir pour trouver de la consolation ?
6. Et la remarque faite par la fille de brasserie que Jean était blond et lui brun, qu'ils ne se ressemblaient ni de figure, ni de démarche, ni de tournure, ni d'intelligence, frapperait maintenant tous les yeux et tous les esprits. Quand on parlerait d'un fils Roland on dirait : « Lequel, le vrai ou le faux ? »
7. Qui est le narrateur ?

    p. 80 Moi, voyez-vous, depuis que je ne navigue plus, je me donne comme ça, chaque jour, avant dîner, deux ou trois coups de roulis artificiel ! J'y ajoute un coup de tangage après le café, ce qui me fait grosse mer pour la soirée. Je ne vais jamais jusqu'à la tempête par exemple, jamais, jamais, car je crains les avaries.
     
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Chapitre III, 3ème partie :
    Analyse  
       
p. 84  
Pierre, soudain, rencontra l'œil de Mme Rosémilly ; il était fixé sur lui, limpide et bleu, clairvoyant et dur. Et il sentit, il pénétra, il devina la pensée nette qui animait ce regard, la pensée irritée de cette petite femme à l'esprit simple et droit, car ce regard disait : « Tu es jaloux, toi. C'est honteux, cela. »
       
p. 85  
Pierre, sans y songer, buvait beaucoup. Nerveux et agacé, il prenait à tout instant, et portait à ses lèvres d'un geste inconscient la longue flûte de cristal où l'on voyait courir les bulles dans le liquide vivant et transparent. Il le faisait alors couler très lentement dans sa bouche pour sentir la petite piqûre sucrée du gaz évaporé sur sa langue.
       
p. 86  
(il regardait Mme Rosémilly)
       
p. 87  
« Un frère... vous savez... un de ceux qu'on ne retrouve plus... nous ne nous quittions pas... il dînait à la maison tous les soirs... et il nous payait de petites fêtes au théâtre... je ne vous dis que ça... que ça... que ça... Un ami, un vrai... un vrai... n'est-ce pas, Louise ? »
    Sa femme répondit simplement :
    « Oui, c'était un fidèle ami. »
     
    Questions ou réflexions

1. Montrez comment l'auteur s'y prend pour diviser son chapitre.
2. Que permet de montrer cette scène de repas ?
3. Que pensez-vous de l'attitude de Pierre envers son père ?
4. Qui est le narrateur ?
5. Que veut dire " aimer quelqu'un " ?

     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre III
   
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Chapitre IV, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 88  
Il se pouvait que son imagination seule, cette imagination qu'il ne gouvernait point, qui échappait sans cesse à sa volonté, s'en allait libre, hardie, aventureuse et sournoise dans l'univers infini des idées, et en rapportait parfois d'inavouables, de honteuses, qu'elle cachait en lui, au fond de son âme, dans les replis insondables, comme des choses volées ; il se trouvait que cette imagination seule eût créé, inventé cet affreux doute.
       
pp. 88-89  

Il se suspectait lui-même, à présent, interrogeant, comme les dévots leur conscience, tous les mystères de sa pensée.

       
p. 89  
et il se résolut à se montrer gentil pour tout le monde, en commençant par son père dont ces manies, les affirmations niaises, les opinions vulgaires et la médiocrité trop visible l'irritaient sans cesse.
       
p. 89  
« Mon Pierrot, tu ne te doutes pas comme tu es drôle et spirituel, quand tu veux bien. »
       
p. 90  
et la Perle semblait animée d'une vie propre, de la vie des barques, poussée par une force mystérieuse cachée en elle.
       
p. 91  
L'avant ouvrait la mer, comme le soc d'une charrue folle, et l'onde soulevée, souple et blanche d'écume, s'arrondissait et retombait, comme retombe, brune et lourde, la terre labourée des champs. À comparer à Marine de Rimbaud (Illuminations 1873). Rappelez-vous que le livre date de 1888.
       
p. 91  
Un vapeur charbonnier de Liverpool était à l'ancre attendant la marée ;
       
p. 91  
Pendant trois heures, Pierre, tranquille, calme et content, vagabonda sur l'eau frémissante, gouvernant, comme une bête ailée, rapide et docile, cette chose de bois et de toile qui allait et venait à son caprice, sous une pression de ses doigts.
   
p. 91  
 Il rêvassait, comme on rêvasse sur le dos d'un cheval ou sur le pont d'un bateau
   
p. 91  
Comment se termine cette première partie du chapitre IV ?
   
p. 92  
« V'là d'la brume, m'sieur Pierre, faut rentrer. »
     
    Questions ou réflexions

1. Comment Pierre se sent-il en ce début de chapitre ? et pourquoi ? (pp. 87-89)
2. Quelle est l'importance de la volonté dans ce début de chapitre ?
3. Quelles remarques lit-on sur les femmes mariées ? (p. 88)
4. Quels adjectifs utilisent-ils pour parler de sa mère ? (p. 88)
5. Que pense-t-il de Mme Rosémilly ? (p. 89)
6. Quelle sorte d'amour Pierre éprouve-t-il pour sa mère ? (p. 89)
7. La rivalité entre lui et son frère s'éclipse-t-elle ? (p. 89)
8. Quelle est la tonalité du récit à partir de la venue de la brume ? Relevez les termes qui la souligne.
9. Qui est le narrateur ?

     
    Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre IV
   
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Chapitre IV, 2ème partie :
  Analyse  
   
p. 94  
Pierre, qui mangeait des flageolets et les piquait un à un avec une pointe de sa fourchette, comme s'il les eût embrochés, reprit :
   
p. 94  
Elle chercha quelque temps en effet, puis d'une voix sûre et tranquille :
    « C'était en cinquante-huit, mon gros. Pierre avait alors trois ans. Je suis bien certaine de ne pas me tromper, car c'est l'année où l'enfant eut la fièvre scarlatine, et Maréchal, que nous connaissions encore très peu, nous a été d'un grand secours. »
   
p. 96  
Ce n'était plus la jalousie maintenant qui lui faisait chercher cela, ce n'était plus cette envie un peu basse et naturelle qu'il savait cachée en lui et qu'il combattait depuis trois jours, mais la terreur d'une chose épouvantable, la terreur de croire lui-même que Jean, que son frère était le fils de cet homme !
    Non, il ne le croyait pas, il ne pouvait même se poser cette question criminelle !
   
pp. 97 et 104  
Il lui fallait la lumière, la certitude, il fallait dans son cœur la sécurité complète, car il n'aimait que sa mère au monde.

 « Le nom du navire ? » Et dans le brouillard la voix du pilote debout sur le pont, enrouée aussi, répondit :
    « Santa-Lucia.
   
p. 97  
Alors il chercha dans sa mémoire, avec une tension désespérée de toute sa pensée, de toute sa puissance intellectuelle, à reconstituer, à revoir, à reconnaître, à pénétrer l'homme, cet homme qui avait passé devant lui, indifférent à son cœur, pendant toutes ses années de Paris.
   
pp. 98 et 104  
    En approchant du port il entendit vers la pleine mer une plainte lamentable et sinistre, pareille au meuglement d'un taureau, mais plus longue et plus puissante. C'était le cri d'une sirène, le cri des navires perdus dans la brume.
    Un frisson remua sa chair, crispa son cœur, tant il avait retenti dans son âme et dans ses nerfs, ce cri de détresse, qu'il croyait avoir jeté lui-même. Une autre voix semblable gémit à son tour, un peu plus loin ; puis tout près, la sirène du port, leur répondant, poussa une clameur déchirante.
    Pierre gagna la jetée à grands pas, ne pensant plus à rien, satisfait d'entrer dans ces ténèbres lugubres et mugissantes.

    Comme il passait devant une tourelle auprès du mât des signaux, le cri strident de la sirène lui partit dans la figure. Sa surprise fut si violente qu'il faillit tomber et recula jusqu'au parapet de granit. Il s'y assit, n'ayant plus de force, brisé par cette commotion.

Regardez le Cri d'Edvard Munch qui date de 1893.
   
pp. 98 et 104  
ni le feu rouge du phare sur la jetée sud / et aperçut son œil rouge
   
p. 104  
Et Pierre se leva, frémissant d'une telle fureur qu'il eût voulu tuer quelqu'un ! Son bras tendu, sa main grande ouverte avaient envie de frapper, de meurtrir, de broyer, d'étrangler ! Qui ? tout le monde, son père, son frère, le mort, sa mère !
       
  Questions ou réflexions 1. Quelle est la question que Pierre pose à ses parents ? (p. 93)
2. Quel détail important découvrons-nous sur Louise ? (p. 94)
3. Pourquoi Pierre ne pose-t-il pas sa dernière question ? (
« Puisqu'il m'a connu le premier, qu'il fut si dévoué pour moi, puisqu'il m'aimait et m'embrassait tant, puisque je suis la cause de sa grande liaison avec mes parents, pourquoi a-t-il laissé toute sa fortune à mon frère et rien à moi ? » (pp. 94-95)
4. Comment la brume de l'après-midi se transforme-t-elle à la page 95 ?
5. La visite chez Marowsko apporte-t-elle quelque chose ? (pp. 95-96)
6. Un artiste fait partie de son temps. Il est nécessairement curieux des nouvelles techniques qui voient le jour. Alors quelle "technique" semble-t-il utiliser pour écrire le passage qui aboutira à la révélation du visage de M. Maréchal ?
7. Que souhaite faire Pierre après sa découverte ? Pourquoi ? (p. 105)
8. Que pensez-vous de l'espoir que Pierre formule à la fin du chapitre ?
9. Qui est le narrateur ?
     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre IV
   
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Chapitre V, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 106  
Il se sentait traîné par sa logique, comme par une main qui attire et étrangle, vers l'intolérable certitude.
       
p. 107  
    Il ne songeait plus guère maintenant au vain respect de l'opinion publique. Il aurait voulu que tout le monde accusât sa mère pourvu qu'il la sût innocente, lui, lui seul ! Comment pourrait-il supporter de vivre près d'elle, tous les jours, et de croire, en la regardant, qu'elle avait enfanté son frère de la caresse d'un étranger ?
       
p. 107  
Ah ! les remords ! les remords ! ils avaient dû, jadis, dans les premiers temps, la torturer, puis ils s'étaient effacés, comme tout s'efface.

Comparez avec les "remords" de Baudelaire dans Au lecteur(premier quatrain).
       
p. 107  
Est-ce que toutes les femmes, toutes, n'ont pas cette faculté d'oubli prodigieuse qui leur fait reconnaître à peine, après quelques années, l'homme à qui elles ont donné leur bouche et tout leur corps à baiser ?
       
p. 108  
et il fut crispé par cette idée, comme si elle venait seulement de jaillir en lui, que ces deux hommes qui ronflaient dans ce même logis, le père et le fils, n'étaient rien l'un à l'autre ! Aucun lien, même le plus léger, ne les unissait, et ils ne le savaient pas ! Ils se parlaient avec tendresse, ils s'embrassaient, se réjouissaient et s'attendrissaient ensemble des mêmes choses, comme si le même sang eût coulé dans leurs veines. Et deux personnes nées aux deux extrémités du monde ne pouvaient pas être plus étrangères l'une à l'autre que ce père et que ce fils.
       
p. 108  
le vrai fils
       
p. 111  
le baiser faux
   
p. 112  
et il lui semblait tout à coup qu'il ne l'avait jamais vue.
   
p. 112  
Il comprenait à présent que, l'aimant, il ne l'avait jamais regardée.
   
p. 114  
Et la Seine descendant de Rouen semblait un large bras de mer séparant deux terres voisines.
   
p. 114  

De loin, elle avait l'air d'un long jardin plein de fleurs éclatantes. Sur la grande dune de sable jaune, depuis la jetée jusqu'aux Roches Noires, les ombrelles de toutes les couleurs, les chapeaux de toutes les formes, les toilettes de toutes les nuances, par groupes devant les cabines, par lignes le long du flot ou dispersées ça et là, ressemblaient vraiment à des bouquets énormes dans une prairie démesurée.

Regardez la plage de Trouville par Boudin (1873), l'entrée du port de Trouville par Monet et Trouville et les Impressionnistes.

   
p. 115  
Toutes ces toilettes multicolores qui couvraient le sable comme un bouquet, ces étoffes jolies, ces ombrelles voyantes, la grâce factice des tailles emprisonnées, toutes ces inventions ingénieuses de la mode depuis la chaussure mignonne jusqu'au chapeau extravagant, la séduction du geste, de la voix et du sourire, la coquetterie enfin étalée sur cette plage lui apparaissaient soudain comme une immense floraison de la perversité féminine. Toutes ces femmes parées voulaient plaire, séduire, et tenter quelqu'un. Elles s'étaient faites belles pour les hommes, pour tous les hommes, excepté pour l'époux qu'elles n'avaient plus besoin de conquérir. Elles s'étaient faites belles pour l'amant d'aujourd'hui et l'amant de demain, pour l'inconnu rencontré, remarqué, attendu peut-être.
    Et ces hommes, assis près d'elles, les yeux dans les yeux, parlant la bouche près de la bouche, les appelaient et les désiraient, les chassaient comme un gibier souple et fuyant, bien qu'il semblât si proche et si facile. Cette vaste plage n'était donc qu'une halle d'amour où les unes se vendaient, les autres se donnaient, celles-ci marchandaient leurs caresses et celles-là se promettaient seulement. Toutes ces femmes ne pensaient qu'à la même chose, offrir et faire désirer leur chair déjà donnée, déjà vendue, déjà promise à d'autres hommes. Et il songea que sur la terre entière c'était toujours la même chose.
   
p. 115  

Sa mère avait fait comme les autres, voilà tout ! Comme les autres ? - non ! Il existait des exceptions, et beaucoup, beaucoup ! Celles qu'il voyait autour de lui, des riches, des folles, des chercheuses d'amour, appartenaient en somme à la galanterie élégante et mondaine ou même à la galanterie tarifée, car on ne rencontrait pas, sur les plages piétinées par la légion des désœuvrées, le peuple des honnêtes femmes enfermées dans la maison close.

Regardez la Maison Tellier de Maupassant et comprenez l'ironie toute voltairienne de cette phrase à la chute si cruelle.

     
    Questions ou réflexions

1. Se souvient-on d'un nuage ? (p. 108) Que pensez-vous de cette question ?
2. L'hérédité est une question scientifique à laquelle on s'intéresse à la fin du XIXème siècle. Montrez qu'elle occupe toute la pensée de Pierre ?
3. Comment Pierre procède-t-il dans sa pensée ? (p. 113) Se montre-t-il complètement cartésien (voir le discours de la méthode) ?
4. Que dire de la misogynie de Pierre ?
5. Qui est le narrateur ?

     
    Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre V
   
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Chapitre V, 2ème partie :
  Analyse  
   
p. 117  
Il avait les nerfs tellement surexcités qu'il eut envie de répondre par un juron.
   
p. 118  
« Tu as des arguments par comparaison qui semblent pris dans les maximes d'un moraliste. »
   
p. 118  
et il se croyait en effet entré tout à coup dans une famille inconnue.
   
pp. 118 et 119  

Sa famille ! Depuis deux jours une main inconnue et malfaisante, la main d'un mort, avait arraché et cassé, un à un, tous les liens qui tenaient l'un à l'autre ces quatre êtres.

Voir la Main d'écorché de Maupassant (1875) et la Main (1883) toujours de Maupassant.

   
p. 119  
Plus de mère, car il ne pourrait plus la chérir, ne la pouvant vénérer avec ce respect absolu, tendre et pieux, dont a besoin le cœur des fils ; plus de frère, puisque ce frère était l'enfant d'un étranger ; il ne lui restait qu'un père, ce gros homme, qu'il n'aimait pas, malgré lui.
   
p. 120  
Mais oui, elle l'avait trompé dans sa tendresse, trompé dans son pieux respect.
   
p. 120  

L'amour de l'homme et de la femme est un pacte volontaire où celui qui faiblit n'est coupable que de perfidie ; mais quand la femme est devenue mère, son devoir a grandi puisque la nature lui confie une race. Si elle succombe alors, elle est lâche, indigne et infâme.

Voir race d'Aaron, race de Jacob, race de David, etc. Le mot a ici un sens biblique.

   
p. 121  
« Va donc chercher ce portrait, ma chatte, puisque tu as fini de manger. Ça me fera plaisir aussi de le revoir. »
   
p. 122  
Et quel caractère égal ! Je ne lui ai jamais vu de mauvaise humeur.
   
p. 123  
Il se disait, torturé et satisfait pourtant : « Doit-elle souffrir en ce moment, si elle sait que je l'ai devinée ! » Et à chaque retour vers le foyer, il s'arrêtait quelques secondes à contempler le visage blond de Maréchal, pour bien montrer qu'une idée fixe le hantait. Et ce petit portrait, moins grand qu'une main ouverte, semblait une personne vivante, méchante, redoutable, entrée soudain dans cette maison et dans cette famille.
     
  Questions ou réflexions

1. Quelles réflexions préoccupent Pierre au début de cette deuxième partie ?
2. Relevez les comparaisons de Pierre
(en bas de la page 117 et en haut de la page 118). Que traduisent-elles ?
3. Comment Pierre se sent-il après le mensonge de sa mère ? (p. 120)
4. Quel détail renforce Pierre dans sa conviction que Jean et M. Maréchal sont apparentés ? (p. 121)
5. Pourquoi Pierre cache-t-il le portrait sous la pendule ? (p. 123)
6. Pourquoi la dernière réplique de Jean dans ce chapitre est-elle à la fois juste et fausse ?

7. Qui est le narrateur ?

     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre V
   
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Chapitre VI, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 125  
    - Oh ! quelqu'un que tu n'as pas connu, et que j'aimais trop. » Retrouvez le sens biblique du verbe : que dire alors de la réplique de Pierre ?
       
p. 125  
    - Non, c'est pis, perdue.
       
p. 126  
À quoi ça te sert-il d'être docteur alors, si tu ne t'aperçois même pas que ta mère est indisposée ? Mais regarde-la, tiens, regarde-la. Non, vrai, on pourrait crever, ce médecin-là ne s'en douterait pas ! »
       
p. 126  
« Allons, dit-il d'une voix froide, laisse-toi soigner puisque tu es malade. »
       
p. 127  
    Et il lui semblait que son cœur à lui se soulageait à la voir ainsi torturée, que cette douleur allégeait son ressentiment, diminuait la dette d'opprobre de sa mère.
       
p. 127  
Il la contemplait comme un juge satisfait de sa besogne.
       
p. 127  
Il guettait sur sa figure les intermittences de repos, et, avec des ruses de tortionnaire, réveillait par un seul mot la douleur un instant calmée.
       
p. 128  
    Et il souffrait autant qu'elle, lui ! Il souffrait affreusement de ne plus l'aimer, de ne plus la respecter et de la torturer.
   
p. 128  
   Oh ! comme il aurait voulu pardonner, maintenant ! mais il ne le pouvait point, étant incapable d'oublier.
 
p. 128  
il frappait malgré lui, ne pouvant garder la phrase perfide qui lui montait aux lèvres.
 
p. 129  
    C'était l'époque des récoltes mûres.
   
p. 130  
et dans les champs attaqués par les faux, on voyait les hommes se balancer en promenant au ras du sol leur grande lame en forme d'aile.
   
p. 129  
 
     
    Questions ou réflexions

1. Le chapitre commence avec Pierre qui fait une tête d'enterrement. Qui dit-il qu'il enterre ?
2. « C'est que je sens terriblement le poids de la vie. » (p. 125) Rappelez-vous la fin de l'Hymne à la Beauté de Baudelaire ou Spleen toujours de Baudelaire.
3. Quelles sont les marques de la folie que nous rencontrons chez Pierre tout au long de cette première partie ?
4. Comment le narrateur explique-t-il la passivité de Jean dans cette première partie du chapitre VI ?
5. Quelles images de la mort voit-on dans cette première partie du chapitre ?
6. Qui est le narrateur ?

     
    Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre VI
   
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Chapitre VI, 2ème partie :
  Analyse  
   
p. 132  
Jean, l'œil allumé, regardait fuir devant lui la cheville mince, la jambe fine, la hanche souple et le grand chapeau provocant de Mme Rosémilly.
   
pp. 138-139  

Ils se turent. Et il s'étonnait, lui, au contraire qu'elle fût si peu troublée, si raisonnable. Il s'attendait à des gentillesses galantes, à des refus qui disent oui, à toute une coquette comédie d'amour mêlée à la pêche, dans le clapotement de l'eau ! Et c'était fini, il se sentait lié, marié, en vingt paroles. Ils n'avaient plus rien à se dire puisqu'ils étaient d'accord et ils demeuraient maintenant un peu embarrassés tous deux de ce qui s'était passé, si vite, entre eux, un peu confus même, n'osant plus parler, n'osant plus pêcher, ne sachant que faire.

   
p. 139  
Elle était restée d'abord seule avec Pierre sur la plage, car ils n'avaient envie ni l'un ni l'autre de s'amuser à courir dans les roches et à barboter dans les flaques ; et pourtant ils hésitaient à demeurer ensemble. Elle avait peur de lui, et son fils avait peur d'elle et de lui-même, peur de sa cruauté qu'il ne maîtrisait point.
   
pp. 140 et 141  
« Je m'instruis. J'apprends comment on se prépare à être cocu. »
« Ah ! ah ! ah ! La droiture même ! Toutes les femmes sont la droiture même... et tous leurs maris sont cocus. Ah ! ah ! ah ! »
   
p. 141  
    Alors Jean la guida, la soutint, lui expliquant la pêche pour qu'elle y prît intérêt.
   
p. -- 
    Puis, quand elle se fut essuyé les yeux, où des larmes étaient venues, elle aperçut là-bas sur la plage un corps étendu sur le ventre, comme un cadavre, la figure dans le galet : c'était l'autre, Pierre, qui songeait, désespéré.
     
  Questions ou réflexions

1. En quoi le nouveau portrait de Mme Rosémilly se montre-t-il érotique ? (p. 131)
2. Quel passage montre que Jean est loin d'être impulsif ? (pp. 132 et 133)
3. Qu'est-ce qui fait que Mme Rosémilly et Jean sont complémentaires ? (p. 132)
4. Quel passage sert ici de cristallisation de l'amour ? Pouvez-vous en identifier les différentes étapes ? Maupassant est-il complètement fidèle au schéma présenté par Stendhal ?
5. Le chapitre commence avec Pierre qui fait une tête d'enterrement. Qui dit-il qu'il enterre ? Contrastez ce passage avec la fin du chapitre. Qui se voit enterré ?
6. Qui est le narrateur ?

     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre VI
   
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Chapitre VII, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 144  
« Si l'humanité seule, si ce sentiment de bienveillance naturelle que nous éprouvons pour toute souffrance devait être le mobile de l'acquittement que nous sollicitons de vous, nous ferions appel à votre pitié, Messieurs les jurés, à votre cœur de père et d'homme ; mais nous avons pour nous le droit, et c'est la seule question du droit que nous allons soulever devant vous... »
       
p. 147  
L'autre rit plus fort :
     
    Questions ou réflexions

1. À quoi fait penser le décor de l'appartement ? Comment l'auteur s'y prend-il pour accentuer cet effet ? (pp. 143-144)
2. L'auteur parle de la jeunesse de Jean. Trouvez tous les détails qui la souligne. (pp. 143-144)
3. Comment l'auteur s'y prend-il pour que Pierre ose dire ce qu'il aurait dû taire pour toujours ?
4. Complétez le portrait de Jean. (p. 151)
5. Qui est le narrateur ?

     
    Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre VII
   
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Chapitre VII, 2ème partie :
  Analyse  
   
p. 152  
Il n'était pas un juge, lui, même un juge miséricordieux, il était un homme plein de faiblesse et un fils plein de tendresse.
   
p. 152  
l'autre
   
p. 153  
    Elle se souleva, s'assit, le regarda, et avec un de ces efforts de courage qu'il faut, en certains cas, pour se tuer, elle lui dit :
   
p. 154  
    « Non, mon pauvre garçon, ça n'est plus possible. Ce soir tu pleures, et demain tu me jetterais dehors. Tu ne me pardonnerais pas non plus. »
   
p. 154  
    « Non, mon petit Jean. Tu ne me pardonnerais pas demain. Tu le crois et tu te trompes. Tu m'as pardonné ce soir, et ce pardon-là m'a sauvé la vie ; mais il ne faut plus que tu me voies. »
   
p. 155  
    - Non, je te le jure. Et puis, écoute : si tu pars, je m'engage et je me fais tuer. »
   
p. 156  
    « Mon enfant... tâchons d'être calmes et de ne pas nous attendrir. Laisse-moi te parler d'abord. Si je devais une seule fois entendre sur tes lèvres ce que j'entends depuis un mois dans la bouche de ton frère, si je devais une seule fois voir dans tes yeux ce que je lis dans les siens, si je devais deviner rien que par un mot ou par un regard que je te suis odieuse comme à lui... une heure après, tu entends, une heure après... je serais partie pour toujours.
   
p. 157  
pour cela il faut, non pas que tu me pardonnes - rien ne fait plus de mal qu'un pardon -, mais que tu ne m'en veuilles pas de ce que j'ai fait... Il faut que tu te sentes assez fort, assez différent de tout le monde pour te dire que tu n'es pas le fils de Roland, sans rougir de cela et sans me mépriser !...
   
p. 157  
Pour que nous puissions encore vivre ensemble, et nous embrasser, mon petit Jean, dis-toi bien que si j'ai été la maîtresse de ton père, j'ai été encore plus sa femme, sa vraie femme, que je n'en ai pas honte au fond du cœur, que je ne regrette rien, que je l'aime encore tout mort qu'il est, que je l'aimerai toujours, que je n'ai aimé que lui, qu'il a été toute ma vie, toute ma joie, tout mon espoir, toute ma consolation, tout, tout, tout pour moi, pendant si longtemps ! Ecoute, mon petit : devant Dieu qui m'entend, je n'aurais jamais rien eu de bon dans l'existence, si je ne l'avais pas rencontré, jamais rien, pas une tendresse, pas une douceur, pas une de ces heures qui nous font tant regretter de vieillir, rien ! Je lui dois tout ! Je n'ai eu que lui au monde, et puis vous deux, ton frère et toi. Sans vous ce serait vide, noir et vide comme la nuit. Je n'aurais jamais aimé rien, rien connu, rien désiré, je n'aurais pas seulement pleuré, car j'ai pleuré, mon petit Jean.
   
p. 157  
Je m'étais donnée à lui tout entière, corps et âme, pour toujours, avec bonheur, et pendant plus de dix ans j'ai été sa femme comme il a été mon mari devant Dieu qui nous avait faits l'un pour l'autre.
   
p. 158  
et je ne le renierai jamais, et je t'aime parce que tu es son enfant, et je ne pourrais pas avoir honte de lui devant toi ! Comprends-tu ? Je ne pourrais pas ! Si tu veux que je reste, il faut que tu acceptes d'être son fils et que nous parlions de lui quelquefois, et que tu l'aimes un peu, et que nous pensions à lui quand nous nous regarderons.
   
p. 158  
    « Oui, mais Pierre ? Qu'allons-nous devenir avec lui ? »
   
p. 159  
    Alors il lui fit boire de l'eau sucrée, respirer de l'alcali, et il lui lava les tempes avec du vinaigre.
   
p. 159  
Elle se laissait faire, brisée et soulagée comme après un accouchement.
   
p. 159  
Elle monta, à pas furtifs, l'escalier silencieux, entra dans sa chambre, se dévêtit bien vite, et se glissa, avec l'émotion retrouvée des adultères anciens, auprès de Roland qui ronflait.
     
  Questions ou réflexions 1. Le texte oppose la morale de Pierre à la morale de Mme Roland. Expliquez-en les différences.
2. Que pensez-vous de cette scène d'avœu ? (On l'appelle aussi "scène de confession".)
3. Qui est le narrateur ? Est-il toujours le même ?
     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre VII
   
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Chapitre VIII, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 160  
Il n'était point frappé, comme l'avait été Pierre, dans la pureté de son amour filial, dans cette dignité secrète qui est l'enveloppe des cœurs fiers, mais accablé par un coup du destin qui menaçait en même temps ses intérêts les plus chers.
       
p. 161  
Le choc reçu par sa sensibilité avait été assez fort pour emporter, dans un irrésistible attendrissement, tous les préjugés et toutes les saintes susceptibilités de la morale naturelle.
       
p. 162-163  

    Mais une idée soudain l'assaillit : - Cette fortune qu'il avait reçue, un honnête homme la garderait-il ?
    Il se répondit : « Non », d'abord, et se décida à la donner aux pauvres. C'était dur, tant pis. Il vendrait son mobilier et travaillerait comme un autre, comme travaillent tous ceux qui débutent. Cette résolution virile et douloureuse fouettant son courage, il se leva et vint poser son front contre les vitres. Il avait été pauvre, il redeviendrait pauvre. Il n'en mourrait pas, après tout. Ses yeux regardaient le bec de gaz qui brûlait en face de lui de l'autre côté de la rue. Or, comme une femme attardée passait sur le trottoir, il songea brusquement à Mme Rosémilly, et il reçut au cœur la secousse des émotions profondes nées en nous d'une pensée cruelle. Toutes les conséquences désespérantes de sa décision lui apparurent en même temps. Il devrait renoncer à épouser cette femme, renoncer au bonheur, renoncer à tout. Pouvait-il agir ainsi, maintenant qu'il s'était engagé vis-à-vis d'elle ? Elle l'avait accepté le sachant riche. Pauvre, elle l'accepterait encore ; mais avait-il le droit de lui demander, de lui imposer ce sacrifice ? Ne valait-il pas mieux garder cet argent comme un dépôt qu'il restituerait plus tard aux indigents ?
    Et dans son âme où l'égoïsme prenait des masques honnêtes, tous les intérêts diffusés luttaient et se combattaient. Les scrupules premiers cédaient la place aux raisonnements ingénieux, puis reparaissaient, puis s'effaçaient de nouveau.
    Il revint s'asseoir, cherchant un motif décisif, un prétexte tout-puissant pour fixer ses hésitations et convaincre sa droiture native. Vingt fois déjà il s'était posé cette question : « Puisque je suis le fils de cet homme, que je le sais et que je l'accepte, n'est-il pas naturel que j'accepte aussi son héritage ? » Mais cet argument ne pouvait empêcher le « non » murmuré par la conscience intime.

1. Expliquez le cheminement de la pensée de Jean.

Source : - Question sur l'héritage   Bac de français - Chapitre VIII

       
p. 163  
Cette affaire délicate une fois réglée, il revint à la question de la présence de Pierre dans la famille. Comment l'écarter ? Il désespérait de découvrir une solution pratique, quand le sifflet d'un vapeur entrant au port sembla lui jeter une réponse en lui suggérant une idée.
       
pp. 163-164 

Vers neuf heures il sortit pour s'assurer si l'exécution de son projet était possible.

       
p. 164  
    Jean s'avança, la main ouverte, et quand il sentit se refermer sur ses doigts l'étreinte paternelle du vieillard, une émotion bizarre et imprévue le crispa, l'émotion des séparations et des adieux sans espoir de retour.
       
p. 166  
mais il ne sentit point les lèvres sur sa peau, et il se redressa, le cœur battant, après ce simulacre de caresse.
       
p. 166  
Il était envahi maintenant par un besoin de fuir l'intolérable,
   
p. 167  
    Roland fit un « bigre ! » suivi d'un sifflement qui témoignaient d'un profond respect pour la somme et pour le capitaine.
   
p. 168  
    Pierre, qui avait levé les yeux, rencontra ceux de son frère, et le comprit.
   
p. 168  
    « Il y a des jours où il faut savoir tout sacrifier, et renoncer aux meilleurs espoirs.
   
p. 170  
    Elle murmura :
    « Le pauvre garçon !
    - Pourquoi ça, le pauvre garçon ? Il ne sera pas malheureux du tout sur la Lorraine.
   
pp. 172-173  

Les murs, tapissés de papier à fleurs, portaient quatre gravures achetées par le premier mari, le capitaine. Elles représentaient des scènes maritimes et sentimentales. On voyait sur la première la femme d'un pêcheur agitant un mouchoir sur une côte, tandis que disparaît à l'horizon la voile qui emporte son homme. Sur la seconde, la même femme, à genoux sur la même côte, se tord les bras en regardant au loin, sous un ciel plein d'éclairs, sur une mer de vagues invraisemblables, la barque de l'époux qui va sombrer.
    Les deux autres gravures représentaient des scènes analogues dans une classe supérieure de la société.
    Une jeune femme blonde rêve, accoudée sur le bordage d'un grand paquebot qui s'en va. Elle regarde la côte déjà lointaine d'un œil mouillé de larmes et de regrets.
    Qui a-t-elle laissé derrière elle ?
    Puis, la même jeune femme assise près d'une fenêtre ouverte sur l'Océan est évanouie dans un fauteuil. Une lettre vient de tomber de ses genoux sur le tapis.
    Il est donc mort, quel désespoir !
    Les visiteurs, généralement, étaient émus et séduits par la tristesse banale de ces sujets transparents et poétiques. On comprenait tout de suite, sans explication et sans recherche, et on plaignait les pauvres femmes, bien qu'on ne sût pas au juste la nature du chagrin de la plus distinguée. Mais ce doute même aidait à la rêverie. Elle avait dû perdre son fiancé ! L'œil, dès l'entrée, était attiré invinciblement vers ces quatre sujets et retenu comme par une fascination. Il ne s'en écartait que pour y revenir toujours, et toujours contempler les quatre expressions des deux femmes qui se ressemblaient comme deux sœurs. Il se dégageait surtout du dessin net, bien fini, soigné, distingué à la façon d'une gravure de mode, ainsi que du cadre bien luisant, une sensation de propreté et de rectitude qu'accentuait encore le reste de l'ameublement.

Rapprochez ce passage du commentaire sur les lecteurs que passe Maupassant dans sa préface de Pierre et Jean :

    Le lecteur, qui cherche uniquement dans un livre à satisfaire la tendance naturelle de son esprit, demande à l'écrivain de répondre à son goût prédominant, et il qualifie invariablement de remarquable ou de bien écrit l'ouvrage ou le passage qui plaît à son imagination idéaliste, gaie, grivoise, triste, rêveuse ou positive.
    En somme, le public est composé de groupes nombreux qui nous crient:
    - Consolez-moi.
    - Amusez-moi.
    - Attristez-moi.
    - Attendrissez-moi.
    - Faites-moi rêver.
    - Faites-moi rire.
    - Faites-moi frémir.
    - Faites-moi pleurer.
    - Faites-moi penser.
    Seuls, quelques esprits d'élite demandent à l'artiste:
    « Faites-moi quelque chose de beau, dans la forme qui vous conviendra le mieux, suivant votre tempérament. »
    L'artiste essaie, réussit ou échoue.
    Le critique ne doit apprécier le résultat que suivant la nature de l'effort; et il n'a pas le droit de se préoccuper des tendances.
    Cela a été écrit déjà mille fois. Il faudra toujours le répéter.
    Donc, après les écoles littéraires qui ont voulu nous donner une vision décornée, surhumaine, poétique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie, est venue une école réaliste ou naturaliste qui a prétendu nous montrer la vérité, rien que la vérité et toute la vérité.

   
p. 173  

Les rideaux blancs, immaculés,
Avez-vous noté le nom de la ville où habite Mme Rosémilly ?

   
p. 174  
    « Non, Monsieur, je ne change jamais d'avis, moi. »
   
p. 175  
Elle avait perdu un fils, un grand fils, et on lui rendait à la place une fille, une grande fille.
   
p. 175  
    La même rougeur couvrit soudain les joues de la mère et du fils.
   
p. 175  
    Mme Rosémilly, nullement surprise, souriait, jugeant cela bien naturel, car le bonhomme comptait si peu.
   
p. 176  

Elle changeait l'ordre établi pour chercher des arrangements plus harmonieux, qui plaisaient davantage à son œil de ménagère ;

   
p. 176  
Il se leva, prit vivement cette relique douloureuse et, traversant l'appartement, alla l'enfermer à double tour, dans le tiroir de son bureau.
     
    Questions ou réflexions

1. La vérité sur la nature de Jean se révèle dans ce chapitre avec la lecture de la question portant sur l'héritage. Quelle est-elle ? (pp. 162-163)
2. Qu'est-ce qui permet à Jean d'apaiser sa conscience ? (p. 163)
3. Que souligne le texte sur la nature de M. Rolland ? (p. 164)
4. Comment Pierre se découvre-t-il quand Jean monte dans sa chambre pour aller le chercher ? (p. 165)
5. Dans le passage suivant, quelle
partie de la réplique de Pierre M. Rolland retient-il ? Est-ce la même pour Mme Rolland ?
    « Il y a des jours où il faut savoir tout sacrifier, et renoncer aux meilleurs espoirs. D'ailleurs, ce n'est qu'un début, un moyen d'amasser quelques milliers de francs pour m'établir ensuite. »
    Son père, aussitôt, fut convaincu :
    « Ça, c'est vrai. En deux ans tu peux mettre de côté six ou sept mille francs, qui bien employés te mèneront loin. Qu'en penses-tu, Louise ? »
    Elle répondit d'une voix basse, presque inintelligible :
    « Je pense que Pierre a raison. »
6. Relevez tous les détails qui montrent cette complicité toute nouvelle entre Jean et sa mère ? (p. 170)
7. Mais Mme Rolland et Jean sont-ils identiques ? Expliquez. (pp. 170-171)
8. Qui est le narrrateur ?

     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre VIII
   
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Chapitre IX, 1ère partie :
    Analyse  
       
p. 177  
Sa première émotion fut celle du condamné à mort à qui on annonce sa peine commuée ;
   
p. 177  
Un remords le harcelait d'avoir dit cette chose à Jean. Il se jugeait odieux, malpropre, méchant, et cependant il était soulagé d'avoir parlé.
   
p. 179  
    Mais lorsque Pierre eut quitté son collègue et se retrouva dans la rue, une tristesse nouvelle s'abattit sur lui, et l'enveloppa comme ces brumes qui courent sur la mer, venues du bout du monde et qui portent dans leur épaisseur insaisissable quelque chose de mystérieux et d'impur comme le souffle pestilentiel de terres malfaisantes et lointaines.
   
p. 179  
il n'avait pas éprouvé encore cette détresse de chien perdu qui venait soudain de le saisir.
   
p. 179  
Jusqu'alors elle s'était sentie protégée, cette chair, par le mur sordide enfoncé dans la terre qui le tient, et par la certitude du repos à la même place, sous le toit qui résiste au vent. Maintenant, tout ce qu'on aime braver dans la chaleur du logis fermé deviendrait un enfer et une constante souffrance.
   
p. 180  
    Et il se trouvait condamné à cette vie de forçat vagabond, uniquement parce que sa mère s'était livrée aux caresses d'un homme.
   
p. 180  
C'était, au fond de lui, un besoin honteux de pauvre qui va tendre la main, un besoin timide et fort de sentir quelqu'un souffrir de son départ.
   
p. 183  
gentil
Retrouvez dans le texte les noms modifiés par "gentil".
   
p. 183  
Le docteur songea en les voyant passer : « Bienheureux les simples d'esprit. »
   
p. 184  
et j'ai passé chez le tailleur pour les habits ; mais n'as-tu besoin de rien autre, de choses que je ne connais pas, peut-être ? »
   
p. 184  
Sa mère, en la recevant de ses mains, le regarda pour la première fois depuis bien longtemps, et elle avait au fond des yeux l'expression si humble, si douce, si triste, si suppliante des pauvres chiens battus qui demandent grâce.
       
p. 185  
Une heure plus tard il était étendu dans son petit lit marin, étroit et long comme un cercueil.
     
    Questions ou réflexions

1. Pierre est harassé par le jugement des autres. Relevez le passage. Que révèlent ces questions ? (p. 177-178)
2. Son entrevue avec Marowsko lui apporte-t-elle ce qu'il espérait ? Quelle est la raison profonde de la colère de Marowsko ? (p. 180-182)
3. Son entrevue avec la fille de la brasserie lui apporte-t-elle ce qu'il espérait ? Qu'est-ce qui fait qu'elle vient à lui ? (p. 182-183)
4. Pourquoi Pierre, qui cherche désespérément une âme qui le regrette, est-il incapable de trouver de la consolation chez sa mère ? Et que lui signifie-t-il au contraire ? (p. 184)
5. Comment se termine cette première partie du dernier chapitre ? Dans quelle disposition d'âme Pierre se trouve-t-il ? (p. 185-186)
6. Qui est le narrateur ? Est-ce toujours le même ?

     
    Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre IX
   
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Chapitre IX, 2ème partie :
  Analyse  
   
p. 187  
Il la regarda. Elle était en noir, comme si elle eût porté un deuil, et il s'aperçut brusquement que ses cheveux, encore gris le mois dernier, devenaient tout blancs à présent.
   
p. 189  
    Elle se dressa, fit un pas vers son fils et lui tendit, l'une après l'autre, deux joues de cire blanche, qu'il baisa sans dire un mot.
   
p. 190  
c'était un de ces jours secs et calmes d'automne, où la mer polie semble froide et dure comme de l'acier.
   
p. 190  
Mme Roland prit son mouchoir dans sa poche et le posa sur ses yeux.
   
p. 190  
c'est le Neptune qui la tire...
   
p. 191  
emporté soudain par un élan patriotique se mit à crier : « Vive la Lorraine ! »
   
p. 191  
cet enfantement d'une grande ville maritime qui donnait à la mer sa plus belle fille. Mais elle, dès qu'elle eut franchi l'étroit passage enfermé entre deux murs de granit, se sentant libre enfin, abandonna son remorqueur, et elle partit toute seule comme un énorme monstre courant sur l'eau.
   
p. 191  
Et Mme Roland éperdue, affolée, tendit les bras vers lui, et elle vit son fils, son fils Pierre, coiffé de sa casquette galonnée, qui lui jetait à deux mains des baisers d'adieu.
   
p. 192  
Sur ce bateau que rien ne pouvait arrêter, sur ce bateau qu'elle n'apercevrait plus tout à l'heure, était son fils, son pauvre fils. Et il lui semblait que la moitié de son cœur s'en allait avec lui, il lui semblait aussi que sa vie était finie, il lui semblait encore qu'elle ne reverrait jamais plus son enfant.
   
p. 193  
mais elle ne vit plus rien qu'une petite fumée grise, si lointaine, si légère qu'elle avait l'air d'un peu de brume.
     
  Questions ou réflexions

1. Retrouvez les classes sociales et les commentaires de Pierre sur elles. Étudiez-en le vocabulaire. (pp. 186-187)
2. Dans la cabine de Pierre, que nous indique le narrateur lors de la conversation. (p. 188)
3. Les répliques suivantes semblent accentuer la complicité entre Mme Rolland et son fils Jean avec ce simple « Oui, j'ai vu. » mais comment interprêtez-vous ce « Comme il est bon ! » qui le suit et prononcé dans le même souffle ?

    « Tu as vu ? dit-il.
    - Oui, j'ai vu. Comme il est bon ! »
(p. 191)

4. Le sacrifice de Pierre, qui devient « bon », fait-il de lui un « martyr » ? (p. 191)
5. Le texte nous montre un père dépourvu complètement de sentiments. Son insensibilité devant le départ de son fils Pierre vous surprend-elle ? (pp. 191-193)
6. Qui est le narrateur ? Est-il toujours le même ?

     
  Vocabulaire Quizlet de vocabulaire Chapitre IX
   
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